
Merci infiniment Emma de soulever ce point. Il est particulièrement difficile à expliquer à quiconque n’a pas pris d’AD, et je ne serais pas capable de dire quelle est l’état de la recherche sur ce sujet.
Cet effet des AD revient systématiquement dans les témoignages des personnes qui survivent au sevrage : la manière dont ces molécules ont complètement modifié nos pensées, nos logiques, nos perceptions et nos comportements, sans que l’on s’en rende bien compte. Mais qui était cette personne et comment a-t-elle pu agir ainsi ?! Voilà ce que disent tous les survivants.
Quand les effets de ces molécules commencent à disparaitre et que l’on commence à guérir du sevrage, que le brouillard commence à se dissiper, il est très dur de « reconnaitre » le « soi » sous médicaments (et de ne pas en avoir honte).
Je ne sais pas ce qu’en dit la science, mais l’expérience vécue nous montre que l’ingestion de ces molécules entraine clairement des pensées, des obsessions, des raisonnements, des comportements et des pulsions qui n’existaient pas avant. Ou alors ces pensées (etc.) entrainaient auparavant des émotions, mais ces réactions disparaissent avec les médicaments.
Car on s’aperçoit aussi combien nos émotions ont été « éteintes » sous traitement. De nombreuses personnes évoquent par exemple la question du deuil : après avoir guéri de leur sevrage et de leurs années sous AD, des personnes disent qu’elles ont brusquement compris qu’un proche était décédé quelques années plus tôt, « émotionnellement », et qu’auparavant cette information leur paraissait « neutre » (sans parler de l’incapacité de pleurer ressentie par beaucoup sous AD).
Je m’éloigne peut-être un peu du sujet, mais ces effets existent et sont potentiellement un élément contribuant à certains passages à l’acte.