Conférences David Healy en France (1/6-20/6)

  • 1/6 à 19 h 30 : Bruxelles -1100 chaussée de Wavre, 1160 Auderghem (Voir affichette)
  •  7/6 à 19 h :Paris. Université Paris-Cité (Voir affichette)
  • 10/6 à 14 h : Versaille. Hôtel de ville de Versailles (Les Amis du Monde diplomatique)
  •  15/6, 14 h : Lyon. « Médecine : de la Révolution française à l’intelligence artificielle »
    UNIVERSITE LYON1  Site Laennec campus la Buire
    7 rue Guillaume Paradin, Bât B  69008 LYON
    Ligne directe : 04 78 78 57 55
    (Voir affichette)
  •  15/6, 20 h : Voiron. « Surmédication psychiatrique : enfants, ados et adultes en danger »
    Le Rubis, impasse Ruby, Voiron
  • 16/6 (18 h 30 ou 19 h, à préciser) : Aix-en-Provence. « Surmédication psychiatrique : enfants, ados et adultes en danger »
    Aix-Marseille Université
    Bât EGGER au deuxième étage allée A.
    Salle : A203 MD VP 90 (Schuman) 29
    Aix-Marseille Université – – Bâtiment EGGER –
    29 Avenue R. Schuman – 13628 Aix-en-Provence
  • 20/6 (soirée) : Barcelone (organisation par le groupe de médecins indépendants La Capçalera)

Une étude démonte le mythe du « déséquilibre de la sérotonine »

Dans Nature / Molecular Psychiatry daté du 20 juillet 2022, deux chercheurs de l’University College de Londres, la Pre Joanna Moncrieff et le Dr Mark Horowitz, publient une étude montrant que la dépression ne résulte pas d’un déficit de sérotonine dans le cerveau. 

La « théorie de la sérotonine » a pourtant été diffusée largement, depuis 40 ans, parmi les médecins et le public. Combien de personnes déprimées ont-elles entendu une phrase comme : « Votre cerveau manque de sérotonine comme un diabétique manque d’insuline » ? Cette comparaison n’est donc pas fondée!

Références:

1/ L’article publié dans Nature:
Moncrieff, J., Cooper, R.E., Stockmann, T. et al. The serotonin theory of depression: a systematic umbrella review of the evidence. Mol Psychiatry (2022).
https://doi.org/10.1038/s41380-022-01661-0

2/ Un article grand-public de Pr Joanna Moncrieff dans Mad in the UK. Elle y répond aux critiques de sa publication.

By Joanna Moncrieff

Mad in the UK: https://www.madintheuk.com/2022/07/serotonin-chemical-imbalance-criticisms/

We recently published a paper finding that the serotonin hypothesis of depression (the idea that depression is caused by low serotonin or reduced serotonin activity) is not supported by scientific studies that have been conducted over the last few decades. The serotonin hypothesis was communicated to the public as the “chemical imbalance” theory of depression. In surveys, 85 to 90% of people in western countries report believing that depression is caused by a chemical imbalance. We suggest that the idea that depression is caused by low serotonin or a chemical imbalance should no longer be communicated to patients as it is not supported by research. 

This also brings into question what antidepressants are doing: if they are not correcting an underlying chemical problem, as people are often told (“like insulin for diabetes”), then other ways of understanding what they are doing, such as providing hope (the placebo effect) or numbing emotions (a common report by patients) may be more accurate descriptions.

Tribune

« Pour un contrôle légal de la prescription des psychotropes »

TRIBUNE

Le 12 février 2022
Le Monde

Collectif
Un collectif rassemblant notamment des professionnels de santé et des dirigeants
associatifs s’inquiète, dans une tribune au « Monde », du large usage des médicaments des troubles psychiques, qui sont le domaine de prédilection de la manipulation marchande et le casse-tête récurrent des cliniciens qui en constatent l’inefficience et les dégâts.

Tribune. La plupart des dysfonctionnements du marché des médicaments ont été bien identifiés au fil des scandales pharmaceutiques. Ils relèvent en grande partie d’un manque d’accès aux données des essais cliniques menés par les laboratoires.

Lorsque les dégâts subis par les patients sont de nature organique – malformations fœtales (thalidomide, Dépakine), valvulopathies (Mediator), accidents vasculaires (Vioxx, glitazones), cancer de la vessie (glitazones) –, la reconnaissance de l’imputabilité peut nécessiter plusieurs décennies. Lorsque la dégradation organique est lente, comme celle du rein par les anti-inflammatoires, il faut encore plus de temps pour obtenir la simple mention du risque.

Nosographie instable et méconnue

Lorsqu’il s’agit d’addictions, comme avec les opiacés et benzodiazépines, les produits sont maintenus sur le marché malgré l’identification du problème, car leur sevrage pose des problèmes cliniquement insolubles. Les dégâts provoqués par ces deux classes médicamenteuses constituent aujourd’hui un grave problème de santé publique.

Un degré de complexité supplémentaire survient lorsqu’il y a similitude entre les effets indésirables et les symptômes ayant motivé la prescription. Pour affirmer qu’un médicament prescrit pour des troubles de l’humeur provoque des troubles du comportement, ou qu’un médicament prescrit pour insomnie ou dépression aggrave ces dernières à long terme, le médecin ne peut se fier qu’à son propre jugement.

C’est pourquoi les médicaments des troubles psychiques sont le domaine de prédilection de la manipulation marchande et le casse-tête récurrent des cliniciens qui en constatent l’inefficience et les dégâts.

En plus de cumuler tous ces défauts, les antidépresseurs de type ISRS (inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine) et les benzodiazépines sont prescrits au-delà de toute raison, pour des dépressions et troubles anxieux dont la nosographie [classification des maladies] est instable et méconnue par la plupart des prescripteurs. La dépression majeure (anciennement nommée mélancolie) représente moins de 10 % des diagnostics, alors que plus de 90 % des prescriptions concernent des formes réactionnelles dont la guérison est spontanée ou répond bien aux thérapies comportementales.

Aggravation et dépendance

La prescription de ces psychotropes pour des vicissitudes de la vie est un facteur d’aggravation conduisant à une dépendance souvent irréversible. Même lorsque le sevrage est possible, les patients se retrouvent dans un état clinique souvent plus grave que celui qui avait motivé la prescription initiale, ce qui est interprété comme une preuve de l’utilité du traitement. Comme si se sentir moins bien après l’arrêt du tabac était la preuve de ses bienfaits pour la santé !

Dans un autre registre, la prescription d’ISRS dans la maladie bipolaire est un facteur d’aggravation. Les ISRS ont commencé leur carrière par une dissimulation d’une ampleur historique. Une sélection d’essais montrant des modifications bénéfiques de l’humeur à court terme et cachant l’inefficacité à moyen et long terme. Les polémiques sur le risque de suicide ont été marquées par le scandale de l’étude 329, qui avait dissimulé un triplement de ce risque chez les adolescents.

L’imputabilité dans le suicide est toujours contestée en arguant qu’il est un événement probable des dépressions. Sur ce point délicat, contentons-nous pragmatiquement de constater que le taux de suicide de chaque pays évolue sans la moindre corrélation avec le volume de prescription des ISRS.

La bibliographie qui dénonce l’inefficacité et la dangerosité des ISRS est volumineuse, les transactions mettant fin à des actions en justice ont déjà coûté des milliards de dollars aux firmes.

Homicides et actes de barbarie

Mais il y a beaucoup plus grave que cet entre-soi de patients et cliniciens victimes de ce manque de transparence. Horriblement plus grave. Les ISRS ont été maintes fois suspectés de provoquer des homicides et actes de barbarie. Prescripteurs et autorités sanitaires n’étaient pas informés de ce risque, pourtant apparu lors des études mais également dissimulé.

Pardonnez-nous d’évoquer ici les enfants tués à coups de hache par leur père, les corps découpés en morceaux, les avions écrasés volontairement et autres tueries de masse que conflits familiaux, troubles psychiques ou idéologies ne suffisent pas à déclencher sans le catalyseur d’un psychotrope.

Cela déborde largement le cadre de la pathologie iatrogène [occasionnée par un traitement médical] issue de la méconnaissance de l’impact neurophysiologique de ces médicaments, puisque cela concerne des tiers. On a fini par doser l’alcool lors des infractions et accidents de la route pour arrêter le massacre des innocents. Il ne serait ni difficile ni coûteux de doser systématiquement les ISRS et autres psychotropes chez les auteurs d’homicides et de barbaries.

Certains estiment que 90 % des crimes de masse leur sont imputables. Il s’agit d’une allégation audacieuse qui demande à être confirmée, modulée ou infirmée. Il serait facile d’avoir une réponse par une étude rétrospective de pharmaco-épidémiologie consistant à croiser les données juridiques avec celles des prescriptions provenant de l’assurance-maladie (CPAM) et des programmes informatiques (PMSI). On peut aussi réaliser des études prospectives en exigeant un dosage immédiat des psychotropes dans le sang ou, plus tardivement, dans les cheveux des auteurs d’homicides.

Etonnant silence

Devant chaque acte de barbarie, la presse et les enquêteurs évoquent la radicalisation, les drames de l’enfance, le passé judiciaire, parfois le passé psychiatrique, jamais la prise de psychotropes.

Comment peut-on expliquer ce grand écart entre des données accablantes sur toute une classe pharmaceutique et l’étonnant silence des autorités, de la majorité des médecins et des médias ? Parmi ces raisons, l’une pourrait être la difficulté d’admettre que des médicaments remboursés par la Sécurité sociale puissent contribuer aux homicides et barbaries contre lesquels on lutte par ailleurs ostensiblement.

Nombre de cliniciens ont établi ces liens, et cela a fait l’objet de plusieurs ouvrages de lanceurs d’alerte. Mais cela ne suffit pas à obtenir le déremboursement des ISRS ou leur retrait du marché. C’est pourquoi notre association interdisciplinaire, l’Association pour le contrôle des psychotropes et l’aide aux victimes, a pour but d’obtenir des preuves cliniques et épidémiologiques solides avec l’aide du législateur.

Nous demandons donc que des analyses toxicologiques soient systématiquement pratiquées sur les personnes qui se rendent coupables de violences, d’homicides et de barbaries. Et que les données ainsi obtenues, après anonymisation, soient compilées dans une base de données accessible à tous.

Les violences et meurtres sous ISRS constituent un effet indésirable médicamenteux hors norme puisque les victimes se comptent aussi hors des patients. Plus qu’un énième scandale de la pharmacologie, c’est un grave sujet sociétal.

Liste des signataires : Pierre Biron, professeur de pharmacovigilance ; Mikkel Borch-Jacobsen, philosophe et historien ; Jean-Sébastien Borde, praticien hospitalier ; Rémy Boussageon, professeur de médecine générale ; Alain Braillon, médecin expert indépendant de l’industrie ; Ariane Denoyel, journaliste, autrice de « Génération zombie » (Fayard, 2021) ; Marc Deveaux, docteur en pharmacologie, toxicologue ; Sabine Duflo, psychologue et thérapeute familiale ; Peter Gotzsche, médecin, cofondateur de l’ONG Cochrane ; François Gueyffier, enseignant chercheur en pharmacologie ; Bruno
Harlé
, pédopsychiatre ; Xavier Langlois, avocat ; Patrick Lemoine, psychiatre, docteur en neurosciences, écrivain ; Marine Martin-Matheron, présidente de l’association Aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsivant ; Gérard Ostermann, professeur de thérapeutique et interniste ; Luc Perino, médecin, écrivain, essayiste, président de l’Association pour le contrôle des psychotropes et l’aide aux victimes ; Martin Winckler, médecin, écrivain.
Collectif

L’Acopav sollicite des parlementaires au sujet des dangers des psychotropes – sans aucune réponse à ce jour

Le 29 juin 2021, l’ACOPAV a écrit à Wandrille Jumeaux et à Alex Laurent, collaborateurs du Sénat, afin qu’ils sollicitent les sénateurs avec lesquels ils travaillent pour poser une Question au gouvernement. Cette question porterait sur l’instauration systématique d’analyses toxicologiques en cas de suicides et actes violents contre les personnes (dont homicides et actes de barbarie) ainsi que sur la création d’une base de données anonymisées accessible au public reprenant ces informations.
La même demande, soutenue par le professeur québécois Joël Monzée, a été transmise à deux parlementaires, Sandrine Mörch et Gaël Le Bohec.
Notre but ? Établir de façon incontestable la fréquence de la présence de psychotropes – particulièrement les antidépresseurs ISRS – dans ces actes.
N’hésitez pas à écrire aux parlementaires qui vous représentent pour soutenir cette demande.